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| 13.09 - Adrienne et Djalma.
Lorsque Faringhea eut quitté le salon, Rodin prit la lettre de l’abbé d’Aigrigny d’une main et de l’autre parut chercher quelque chose, d’abord dans la poche de côté de sa redingote, puis dans sa poche de derrière, puis dans le gousset de son pantalon ; puis enfin, ne trouvant rien, il posa la lettre sur le genou râpé de son pantalon noir, et se tâta partout, des deux mains, d’un air de regret et d’inquiétude. Les divers mouvements de cette pantomime, jouée avec une bonhomie parfaite, furent couronnés par cette exclamation : – Ah ! mon Dieu ! c’est désolant ! – Qu’avez-vous ? lui demanda Djalma, sortant du sombre silence où il était plongé depuis quelques instants. – Hélas ! mon cher prince, reprit Rodin, il m’arrive la chose du monde la plus vulgaire, la plus puérile, ce qui ne l’empêche pas d’être pour moi infiniment fâcheuse… j’ai oublié ou perdu mes lunettes ; or par ce demi-jour et surtout à cause de la détestable vue que le travail et les années m’ont faite, il m’est absolument impossible de lire cette lettre, fort importante, car on attend de moi une réponse très prompte, très simple et très catégorique, un oui ou un non… L’heure presse ; c’est désespérant… Si encore, ajouta Rodin en appuyant sur ces mots sans regarder Djalma, mais afin que ce dernier les remarquât, si encore quelqu’un pouvait me rendre le service de lire pour moi… Mais non… personne… personne… – Mon père, lui dit obligeamment Djalma, voulez-vous que je lise pour vous ? la lecture finie, j’aurai oublié ce que j’aurai lu. – Vous ? s’écria Rodin, comme si la proposition de l’Indien lui eût semblé à la fois exorbitante et dangereuse, c’est impossible, prince… vous… lire cette lettre !… – Alors, excusez ma demande, dit doucement Djalma. – Mais, au fait, reprit Rodin après un moment de réflexion et se parlant à lui-même, pourquoi non ? Et il ajouta en s’adressant à Djalma : – Vraiment, vous auriez cette complaisance, mon cher prince ? Je n’aurais pas osé vous demander ce service. Ce disant, Rodin remit la lettre à Djalma, qui lut à voix haute. Cette lettre était ainsi conçue : « Votre visite de ce matin à l’hôtel de Saint-Dizier, d’après ce qui m’a été rapporté, doit être considérée comme une nouvelle agression de votre part. « Voici la dernière proposition que l’on vous a annoncée, peut-être sera-t-elle aussi infructueuse que la démarche que j’ai bien voulu tenter hier en me rendant rue Clovis. « Après cette longue et pénible explication, je vous ai dit que je vous écrirais ; je tiens ma promesse, voici donc mon ultimatum. « Et d’abord un avertissement : Prenez garde !… Si vous vous opiniâtrez à soutenir une lutte inégale, vous serez exposé même à la haine de ceux que vous voulez follement protéger. On a mille moyens de vous perdre auprès d’eux en les éclairant sur vos projets. On leur prouvera que vous avez trempé dans le complot que vous prétendez maintenant dévoiler, et cela non pas par générosité, mais par cupidité. » Quoique Djalma eût la parfaite délicatesse de sentir que la moindre question à Rodin au sujet de cette lettre serait une grave indiscrétion, il ne put s’empêcher de tourner vivement la tête vers le jésuite en lisant ce passage. – Mon Dieu, oui ! il s’agit de moi… de moi-même. Tel que vous me voyez, mon cher prince, ajouta-t-il en faisant allusion à ses vêtements sordides, on m’accuse de cupidité. – Et quels sont ces gens que vous protégez ? – Mes protégés ?… dit Rodin en feignant quelque hésitation, comme s’il eût été embarrassé pour répondre, qui sont mes protégés ?… Hum… hum… je vais vous dire… Ce sont… ce sont de pauvres diables sans aucune ressource, gens de rien, mais gens de bien, n’ayant que leur bon droit dans… un procès qu’ils soutiennent ; ils sont menacés d’être écrasés par des gens puissants, très puissants… Ceux-là, heureusement, ne sont pas assez connus pour que je puisse les démasquer au profit de mes protégés… Que voulez-vous ?… pauvre et chétif, je me range naturellement du côté des pauvres et des chétifs… Mais, continuez, je vous prie… Djalma reprit : « Vous avez donc tout à redouter en continuant de nous être hostile, et rien à gagner en embrassant le parti de ceux que vous appelez vos amis ; ils seraient plus justement nommés vos dupes, car, s’il était sincère, votre désintéressement serait inexplicable… Il doit donc cacher, et il cache, je le répète, des arrière-pensées de cupidité. « Oh ! sous ce rapport même… on peut vous offrir un ample dédommagement, avec cette différence que vos espérances sont uniquement fondées sur la reconnaissance probable de vos amis, éventualité fort chanceuse, tandis que nos offres seront réalisées à l’instant même ; pour parler nettement, voici ce que l’on exige de vous : ce soir même, avant minuit pour tout délai, vous aurez quitté Paris, et vous vous engagerez à n’y pas revenir avant six mois. » Djalma ne put retenir un mouvement de surprise, et regarda Rodin. – C’est tout simple, reprit-il ; le procès de mes pauvres protégés sera jugé avant cette époque, et, en m’éloignant, on m’empêche de veiller sur eux ; vous comprenez, mon cher prince, dit Rodin avec une indignation amère. Veuillez continuer et m’excuser de vous avoir interrompu… mais tant d’impudence me révolte… Djalma continua : « Pour que nous ayons la certitude de votre éloignement de Paris durant six mois, vous vous rendrez chez un de nos amis en Allemagne ; vous recevrez chez lui une généreuse hospitalité : mais vous y demeurerez forcément jusqu’à l’expiration du délai. » – Oui… une prison volontaire, dit Rodin. « À ces conditions, vous recevrez une pension de mille francs par mois, à dater de votre départ de Paris, dix mille francs comptant et vingt mille francs après les six mois écoulés. Le tout vous sera suffisamment garanti. Enfin, au bout de six mois, on vous assurera une position aussi honorable qu’indépendante. » Djalma s’étant arrêté par un mouvement d’indignation involontaire, Rodin lui dit : – Continuez, je vous prie, cher prince ; il faut lire jusqu’au bout, cela vous donnera une idée de ce qui se passe au milieu de notre civilisation. Djalma reprit : « Vous connaissez assez la marche des choses et ce que nous sommes, pour savoir qu’en vous éloignant nous voulons seulement nous défaire d’un ennemi peu dangereux, mais très importun ; ne soyez pas aveuglé par votre premier succès. Les suites de votre dénonciation seront étouffées, parce qu’elle est calomnieuse ; le juge qu’il l’a accueillie se repentira cruellement de son odieuse partialité. Vous pouvez faire de cette lettre tel usage que vous voudrez. Nous savons ce que nous écrivons, à qui nous écrivons et comment nous écrivons. Vous recevrez cette lettre à trois heures. Si à quatre heures votre signature n’est pas, tout entière, au bas de cette lettre… la guerre recommence… non pas demain, mais ce soir. » Cette lecture finie, Djalma regarda Rodin, qui lui dit : – Permettez-moi d’appeler Faringhea. Et ce disant, il frappa sur un timbre. Le métis parut. Rodin reçut la lettre des mains de Djalma, la déchira en deux morceaux, la froissa entre ses mains, de manière à en faire une espèce de boule, et dit au métis en la lui remettant : – Vous donnerez ce chiffon de papier à la personne qui attend, et vous lui direz que telle est ma réponse à cette lettre indigne et insolente ; vous entendez bien… à cette lettre indigne et insolente. – J’entends bien, dit le métis, et il sortit. – C’est peut-être une guerre dangereuse pour nous, mon père, dit l’Indien avec intérêt. – Oui, cher prince, dangereuse peut-être… Mais je ne fais pas comme vous… moi ; je ne veux pas tuer mes ennemis parce qu’ils sont lâches et méchants… je les combats… sous l’égide de la loi ; imitez-moi donc… Puis, voyant les traits de Djalma se rembrunir, Rodin ajouta : – J’ai tort… je ne veux plus vous conseiller à ce sujet… Seulement, convenons de remettre cette question au seul jugement de votre digne et maternelle protectrice. Demain je la verrai ; si elle y consent, je vous dirai les noms de vos ennemis. Sinon… non. – Et cette femme… cette seconde mère… dit Djalma, est d’un caractère tel que je pourrai me soumettre à son jugement ? – Elle !… s’écria Rodin en joignant les mains et en poursuivant avec une exaltation croissante ; elle !… mais c’est ce qu’il y a de plus noble, de plus généreux, de plus vaillant sur la terre !… elle… votre protectrice ! mais vous seriez réellement son fils, elle vous aimerait de toute la violence de l’amour maternel, que, s’il s’agissait pour vous de choisir entre une lâcheté ou la mort, elle vous dirait : « Meurs ! » quitte à mourir avec vous. – Oh ! noble femme !… Ma mère était ainsi ! s’écria Djalma avec entraînement. – Elle… reprit Rodin dans un enthousiasme croissant, et se rapprochant de la fenêtre cachée par le store, sur lequel il jeta un regard oblique et inquiet. Votre protectrice ! mais figurez-vous donc le courage, la droiture, la loyauté en personne. Oh ! loyale surtout !… Oui, c’est la franchise chevaleresque de l’homme de grand cœur jointe à l’altière dignité d’une femme qui, de sa vie… entendez-vous bien, de sa vie, non seulement n’a jamais menti, non seulement n’a jamais caché une de ses pensées, mais qui mourrait plutôt que de céder au moindre de ces petits sentiments d’astuce, de dissimulation ou de ruse presque forcés chez les femmes ordinaires par leur situation même. Il est difficile d’exprimer l’admiration qui éclatait sur la figure de Djalma en entendant le portrait tracé par Rodin ; ses yeux brillaient, ses joues se coloraient, son cœur palpitait d’enthousiasme. – Bien, bien, noble cœur, lui dit Rodin en faisant un nouveau pas vers le store, j’aime à voir votre belle âme resplendir sur vos beaux traits… en m’entendant ainsi parler de votre protectrice inconnue… Ah ! c’est qu’elle est digne de cette adoration sainte qu’inspirent les nobles cœurs, les grands caractères. – Oh ! je vous crois, s’écria Djalma avec exaltation ; mon cœur est pénétré d’admiration et aussi d’étonnement ; car ma mère n’est plus, et une telle femme existe ! – Oh ! oui, pour la consolation des affligés, elle existe ; oui, pour l’orgueil de son sexe, elle existe ; oui, pour faire adorer la vérité, exécrer le mensonge, elle existe… Le mensonge, la feinte surtout n’ont jamais terni cette loyauté brillante et héroïque comme l’épée d’un chevalier… Tenez, il y a peu de jours, cette noble femme m’a dit d’admirables paroles, que je n’oublierai de ma vie : « Monsieur, dès que j’ai un soupçon sur quelqu’un que j’aime ou que j’estime… » Rodin n’acheva pas. Le store, si violemment secoué au dehors que son ressort se brisa, se releva brusquement à la grande stupeur de Djalma, qui vit apparaître à ses yeux Mlle de Cardoville. Le manteau d’Adrienne avait glissé de ses épaules, et au violent mouvement qu’elle fit en s’approchant du store, son chapeau, dont les rubans étaient dénoués, était tombé. Sortie précipitamment, n’ayant eu que le temps de jeter une pelisse sur le costume pittoresque et charmant dont par caprice elle s’habillait souvent dans sa maison, elle apparaissait si rayonnante de beauté aux yeux éblouis de Djalma, parmi ces feuilles et ces fleurs, que l’Indien se croyait sous l’empire d’un songe… Les mains jointes, les yeux grands ouverts, le corps légèrement penché en avant, comme s’il l’eût fléchi pour prier, il restait pétrifié d’admiration. Mlle de Cardoville, émue, le visage légèrement coloré par l’émotion, sans entrer dans le salon, se tenait debout sur le seuil de la porte de la serre chaude. Tout ceci s’était passé en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire ; à peine le store eut-il été relevé, que Rodin, feignant la surprise, s’écria : – Vous ici… mademoiselle ? – Oui, monsieur, dit Adrienne d’une voix altérée, je viens terminer la phrase que vous avez commencée ; je vous avais dit que, lorsqu’un soupçon me venait à l’esprit, je le dirais hautement à la personne qui me l’inspirait. Eh bien ! je l’avoue, à cette loyauté j’ai failli : j’étais venue pour vous épier, au moment même où votre réponse à l’abbé d’Aigrigny me donnait un nouveau gage de votre dévouement et de votre sincérité ; je doutais de votre droiture au moment même où vous rendiez témoignage de ma franchise… Pour la première fois de ma vie je me suis abaissée jusqu’à la ruse… cette faiblesse mérite une punition, je la subis ; une réparation, je vous la fais ; des excuses, je vous les offre… Puis s’adressant à Djalma, elle ajouta : – Maintenant, prince, le secret n’est plus permis… Je suis votre parente, Mlle de Cardoville, et j’espère que vous accepterez d’une sœur une hospitalité que vous acceptiez d’une mère. Djalma ne répondit pas. Plongé dans une contemplation extatique devant cette soudaine apparition qui surpassait les plus folles, les plus éblouissantes visions de ses rêves, il éprouvait une sorte d’ivresse qui, paralysant en lui la pensée, la réflexion, concentrait toute la puissance de son être dans la vue… et, de même que l’on cherche en vain à étancher une soif inextinguible… le regard enflammé de l’Indien aspirait pour ainsi dire avec une avidité dévorante toutes les rares perfections de cette jeune fille. En effet, jamais deux types plus divins n’avaient été mis en présence. Adrienne et Djalma offraient l’idéal de la beauté de l’homme et de la beauté de la femme. Il semblait y avoir quelque chose de fatal, de providentiel dans le rapprochement de ces deux natures si jeunes et si vivaces… Si généreuses et si passionnées, si héroïques et si fières, qui, chose singulière, avant de se voir connaissaient déjà toute leur valeur morale ; car si, aux paroles de Rodin, Djalma avait senti s’éveiller dans son cœur une admiration aussi subite que vive et pénétrante pour les vaillantes et généreuses qualités de cette bienfaitrice inconnue, qu’il retrouvait dans Mlle de Cardoville, celle-ci avait été tour à tour émue, attendrie ou effrayée de l’entretien qu’elle venait de surprendre entre Rodin et Djalma, selon que celui-ci avait témoigné de la noblesse de son âme, de la délicate bonté de son cœur ou du terrible emportement de son caractère ; puis elle n’avait pu retenir un mouvement d’étonnement, presque d’admiration, à la vue de la surprenante beauté du prince ; et bientôt après, un sentiment étrange, douloureux, une espèce de commotion électrique avait ébranlé tout son être lorsque ses yeux s’étaient rencontrés avec ceux de Djalma. Alors, cruellement troublée, et souffrant de ce trouble qu’elle maudissait, elle avait tâché de dissimuler cette impression profonde en s’adressant à Rodin pour s’excuser de l’avoir soupçonné. Mais le silence obstiné que gardait l’Indien venait de redoubler l’embarras mortel de la jeune fille. Levant de nouveau les yeux vers le prince afin de l’engager à répondre à son offre fraternelle, Adrienne, rencontrant encore son regard d’une fixité sauvage et ardente, baissa les yeux avec un mélange d’effroi, de tristesse et de fierté blessée ; alors elle se félicita d’avoir deviné l’inexorable nécessité où elle se voyait désormais de tenir Djalma éloigné d’elle, tant cette nature ardente et emportée lui causait déjà de craintes. Voulant mettre un terme à cette position pénible, elle dit à Rodin d’une voix basse et tremblante : – De grâce, monsieur… parlez au prince ; répétez-lui mes offres… Je ne puis rester ici plus longtemps. Ce disant, Adrienne fit un pas pour rejoindre Florine. Djalma, au premier mouvement d’Adrienne, s’élança vers elle d’un bond, comme un tigre sur la proie qu’on veut lui ravir. La jeune fille épouvantée de l’expression d’ardeur farouche qui enflammait les traits de l’Indien, se rejeta en arrière en poussant un grand cri. À ce cri, Djalma revint à lui-même, et se rappela tout ce qui venait de se passer ; alors pâle de regrets et de honte, tremblant, éperdu, les yeux noyés de larmes, les traits bouleversés et empreints du plus profond désespoir, il tomba aux genoux d’Adrienne, et, élevant vers elle ses mains jointes, il lui dit d’une voix douce, suppliante et timide : – Oh ! restez… restez… ne me quittez pas… depuis si longtemps… je vous attends. À cette prière faite avec la craintive ingénuité d’un enfant, avec une résignation qui contrastait si étrangement avec l’emportement farouche dont Adrienne venait d’être si fort effrayée, elle répondit, en faisant signe à Florine de se disposer à partir : – Prince, il m’est impossible de rester plus longtemps ici… – Mais vous reviendrez ? dit Djalma en contraignant ses larmes ; je vous reverrai ? – Oh ! non, jamais !… jamais !… dit Mlle de Cardoville d’une voix éteinte ; puis, profitant du saisissement où sa réponse avait jeté Djalma, Adrienne disparut rapidement derrière un des massifs de la serre chaude. Au moment où Florine, se hâtant de rejoindre sa maîtresse, passait devant Rodin, il lui dit d’une voix basse et rapide : – Il faut en finir demain avec la Mayeux. Florine frissonna de tout son corps, et, sans répondre à Rodin, disparut comme Adrienne derrière un des massifs. Djalma, brisé, anéanti, était resté à genoux, la tête baissée sur sa poitrine ; sa ravissante physionomie n’exprimait ni colère ni emportement, mais une stupeur navrante ; il pleurait silencieusement. Voyant Rodin s’approcher de lui, il se releva ; mais il tremblait si fort, qu’il put à peine d’un pas chancelant regagner le divan, où il tomba en cachant sa figure dans ses mains. Alors Rodin, s’avançant, lui dit d’un ton doucereux et pénétré : – Hélas !… je craignais ce qui arrive ; je ne voulais pas vous faire connaître votre bienfaitrice, et je vous avais même dit qu’elle était vieille ; savez-vous pourquoi, cher prince ? Djalma, sans répondre, laissa tomber ses mains sur ses genoux, et tourna vers Rodin son visage encore inondé de larmes. – Je savais que Mlle de Cardoville était charmante, je savais qu’à votre âge l’on devient facilement amoureux, poursuivit Rodin, et je voulais vous épargner ce malheureux inconvénient, mon cher prince, car votre belle protectrice aime éperdument un beau jeune homme de cette ville… À ces mots, Djalma porta vivement ses deux mains sur son cœur, comme s’il venait d’y recevoir un coup aigu, poussa un cri de douleur féroce, sa tête se renversa en arrière, et il retomba évanoui sur le divan. Rodin l’examina froidement pendant quelques secondes, et dit en s’en allant et en brossant du coude son vieux chapeau : – Allons, ça mord… ça mord…
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