| 13.08 - La lettre.
Quelques instants avant l’entrée de Mlle de Cardoville dans la serre chaude, Rodin avait été introduit par Faringhea auprès du prince, qui, encore sous l’empire de l’exaltation passionnée où l’avaient plongé les paroles du métis, ne paraissait pas s’apercevoir de l’arrivée du jésuite. Celui-ci, surpris de l’animation des traits de Djalma, de son air presque égaré, fit un signe interrogatif à Faringhea, qui répondit aussi à la dérobée et de la manière symbolique que voici : après avoir posé son index sur son cœur et sur son front, il montra du doigt l’ardent brasier qui brûlait dans la cheminée ; cette pantomime signifiait que la tête et le cœur de Djalma étaient en feu. Rodin comprit sans doute, car un imperceptible sourire de satisfaction effleura ses lèvres blafardes ; puis il dit tout haut à Faringhea : – Je désire être seul avec le prince… Baissez le store, et veillez à ce que nous ne soyons pas interrompus… Le métis s’inclina, alla toucher un ressort placé auprès de la glace sans tain, et elle rentra dans l’épaisseur de la muraille à mesure que le store s’abaissa ; s’inclinant de nouveau, le métis quitta le salon. Ce fut donc peu de temps après sa sortie que Mlle de Cardoville et Florine arrivèrent dans la serre chaude ; elle n’était plus séparée de la pièce où se trouvait Djalma que par l’épaisseur transparente du store de soie blanche brodée de grands oiseaux de couleur. Le bruit de la porte que Faringhea ferma en sortant sembla rappeler le jeune Indien à lui-même ; ses traits, encore légèrement animés, avaient cependant repris leur expression de calme et de douceur ; il tressaillit, passa la main sur son front, regarda autour de lui, comme s’il sortait d’une rêverie profonde ; puis, s’avançant vers Rodin d’un air à la fois respectueux et confus, il lui dit, en employant une appellation habituelle à ceux de son pays envers les vieillards : – Pardon, mon père… Et toujours selon la coutume pleine de déférence des jeunes gens envers les vieillards, il voulut prendre la main de Rodin pour la porter à ses lèvres, hommage auquel le jésuite se déroba en se reculant d’un pas. – Et de quoi me demandez-vous pardon, mon cher prince ? dit-il à Djalma. – Quand vous être entré, je rêvais ; je ne suis pas tout de suite venu à vous… Encore pardon, mon père. – Et je vous pardonne de nouveau, mon cher prince ; mais causons, si vous le voulez bien ; reprenez votre place sur ce canapé… et même votre pipe, si le cœur vous en dit. Mais Djalma, au lieu de se rendre à l’invitation de Rodin et de s’étendre sur le divan, selon son habitude, s’assit sur un fauteuil, malgré les instances du vieillard au cœur bon, ainsi qu’il appelait le jésuite. – En vérité, vos formalités me désolent, mon cher prince, lui dit Rodin ; vous êtes ici chez vous, au fond de l’Inde, ou du moins nous désirons que vous croyiez y être. – Bien des choses me rappellent ici mon pays, dit Djalma d’une voix douce et grave. Vos bontés me rappellent mon père… et celui qui l’a remplacé auprès de moi, ajouta l’Indien en songeant au maréchal Simon, dont on lui avait jusqu’alors et pour cause laissé ignorer l’arrivée. Après un moment de silence, il reprit d’un ton rempli d’abandon, en tendant sa main à Rodin : – Vous voilà, je suis heureux. – Je comprends votre joie, mon cher prince, car je viens vous désemprisonner… ouvrir votre cage… Je vous avais prié de vous soumettre à cette petite réclusion volontaire, absolument dans votre intérêt. – Demain je pourrai sortir ? – Aujourd’hui même, mon cher prince. Le jeune Indien réfléchit un instant, et reprit : – J’ai des amis, puisque je suis ici dans ce palais qui ne m’appartient pas ? – En effet… vous avez des amis… d’excellents amis… répondit Rodin. À ces mots la figure de Djalma sembla s’embellir encore. Les plus nobles sentiments se peignirent tout à coup sur cette mobile et charmante physionomie, ses grands yeux noirs devinrent légèrement humides ; après un nouveau silence il se leva, disant à Rodin d’une voix émue : – Venez. – Où cela, cher prince ?… dit l’autre fort surpris. – Remercier mes amis… j’ai attendu trois jours… c’est long. – Permettez, cher prince… permettez… j’ai à ce sujet bien des choses à vous apprendre, veuillez vous asseoir. Djalma se rassit docilement sur son fauteuil. Rodin reprit : – Il est vrai… vous avez des amis… ou plutôt vous avez un ami ; les amis sont rares. – Mais vous ? – C’est juste… Vous avez donc deux amis, mon cher prince : moi que vous connaissez… et un autre que vous ne connaissez pas… et qui désire vous rester inconnu… – Pourquoi ? – Pourquoi ? répondit Rodin un peu embarrassé, parce que le bonheur qu’il éprouve à vous donner des preuves de son amitié… est au prix de ce mystère. – Pourquoi se cacher quand on fait le bien ? – Quelquefois pour cacher le bien qu’on fait, mon cher prince. – Je profite de cette amitié ; pourquoi se cacher de moi ? Les pourquoi réitérés du jeune Indien semblaient assez désorienter Rodin, qui reprit cependant : – Je vous l’ai dit, cher prince, votre ami secret verrait peut-être sa tranquillité compromise s’il était connu… – S’il était connu… pour mon ami ? – Justement, cher prince. Les traits de Djalma prirent aussitôt une expression de dignité triste ; il releva fièrement la tête, et dit d’une voix hautaine et sévère : – Puisque cet ami se cache, c’est qu’il rougit de moi ou que je dois rougir de lui… je n’accepte d’hospitalité que des gens dont je suis digne ou qui sont dignes de moi… je quitte cette maison. Et ce disant, Djalma se leva si résolument que Rodin s’écria : – Mais écoutez-moi donc, mon cher prince… vous êtes, permettez-moi de vous le dire, d’une pétulance, d’une susceptibilité incroyables… Quoique nous ayons tâché de vous rappeler votre beau pays, nous sommes ici en pleine Europe, en pleine France, en plein Paris ; cette considération doit un peu modifier votre manière de voir ; je vous en conjure, écoutez-moi. Djalma, malgré sa complète ignorance de certaines conventions sociales, avait trop de bon sens, trop de droiture pour ne pas se rendre à la raison, quand elle lui semblait… raisonnable : les paroles de Rodin le calmèrent. Avec cette modestie ingénue dont les natures pleines de force et de générosité sont presque toujours douées, il répondit doucement : – Mon père, vous avez raison, je ne suis plus dans mon pays… ici… les habitudes sont différentes : je vais réfléchir. Malgré sa ruse et sa souplesse, Rodin se trouvait parfois dérouté par les allures sauvages et l’imprévu des idées du jeune Indien. Aussi le vit-il, à sa grande surprise, rester pensif pendant quelques minutes ; après quoi, Djalma reprit d’un ton calme, mais fermement convaincu : – Je vous ai obéi, j’ai réfléchi, mon père. – Eh bien, mon cher prince ? – Dans aucun pays du monde, sous aucun prétexte, un homme d’honneur qui a de l’amitié pour un autre homme d’honneur ne doit la cacher. – Mais s’il y a pour lui du danger d’avouer cette amitié ?… dit Rodin, fort inquiet de la tournure que prenait l’entretien. Djalma regarda le jésuite avec un étonnement dédaigneux, et ne répondit pas. – Je comprends votre silence, mon cher prince ; un homme courageux doit braver le danger, soit ; mais si c’était vous que le danger menaçât, dans le cas où cette amitié serait découverte, cet homme d’honneur ne serait-il pas excusable, louable même, de vouloir rester inconnu ? – Je n’accepte rien d’un ami qui me croit capable de le renier par lâcheté… – Cher prince, écoutez-moi. – Adieu, mon père. – Réfléchissez… – J’ai dit… reprit Djalma d’un ton bref et presque souverain en marchant vers la porte. – Eh ! mon Dieu ! s’il s’agissait d’une femme ! s’écria Rodin, poussé à bout et courant à lui, car il craignait réellement de voir Djalma quitter la maison et renverser absolument ses projets. Aux derniers mots de Rodin, l’Indien s’arrêta brusquement. – Une femme ? dit-il en tressaillant et devenant vermeil, il s’agit d’une femme ? – Eh bien, oui ! s’il s’agissait d’une femme… reprit Rodin ; comprendriez-vous sa réserve, le secret dont elle est obligée d’entourer les preuves d’affection qu’elle désire vous donner ? – Une femme ? répéta Djalma d’une voix tremblante en joignant les mains avec adoration… Et son ravissant visage exprima un saisissement ineffable, profond. Une femme ? dit-il encore… une Parisienne ? – Oui, mon cher prince ; puisque vous me forcez à cette indiscrétion, il faut bien vous l’avouer, il s’agit d’une… véritable Parisienne… d’une digne matrone… remplie de vertus, et dont le… grand âge mérite tous vos respects. – Elle est bien vieille ? s’écria le pauvre Djalma, dont le rêve charmant disparaissait tout à coup. – Elle serait mon aînée de quelques années, répondit Rodin avec un sourire ironique, s’attendant à voir le jeune homme exprimer une sorte de dépit comique ou de regret courroucé. Il n’en fut rien. À l’enthousiasme amoureux, passionné, qui avait un instant éclaté sur les traits du prince, succéda une expression respectueuse et touchante : il regarda Rodin avec attendrissement et lui dit d’une voix émue : – Cette femme est donc pour moi une mère ? Il est impossible de rendre avec quel charme à la fois pieux, mélancolique et tendre l’Indien accentua le mot une mère. – Vous l’avez dit, mon cher prince, cette respectable dame veut être une mère pour vous… Mais je ne puis pas révéler la cause de l’affection qu’elle vous porte… Seulement, croyez-moi, certes, cette affection est sincère ; la cause en est honorable ; si je ne vous en dis pas le secret, c’est que chez nous les secrets des femmes, jeunes ou vieilles, sont sacrés. – Cela est juste, et son secret sera sacré pour moi ; sans la voir, je l’aimerai avec respect. Ainsi l’on aime Dieu sans le voir… – Maintenant, cher prince, laissez-moi vous dire quelles sont les intentions de votre maternelle amie… Cette maison restera toujours à votre disposition si vous vous y plaisez, des domestiques français, une voiture et des chevaux seront à vos ordres ; l’on se chargera des comptes de votre maison. Puis, comme un fils de roi doit vivre royalement, j’ai laissé dans la chambre voisine une cassette renfermant cinq cents louis. Chaque mois une somme pareille vous sera comptée ; si elle ne suffit pas pour ce que nous appelons vos menus plaisirs, vous me le direz, on l’augmentera… À un mouvement de Djalma, Rodin se hâta d’ajouter : – Je dois vous dire tout de suite, mon cher prince, que votre délicatesse doit être parfaitement en repos. D’abord… on accepte tout d’une mère… puis, comme dans trois mois environ, vous serez mis en possession d’un énorme héritage, il vous sera facile, si cette obligation vous pèse (et c’est à peine si la somme, au pis aller, s’élèvera à quatre ou cinq mille louis), il vous sera facile de rembourser ces avances ; ne ménagez donc rien ; satisfaites à toutes vos fantaisies… on désire que vous paraissiez dans le plus grand monde de Paris comme doit paraître le fils d’un roi surnommé le Père du Généreux. Ainsi, encore une fois, je vous en conjure, ne soyez pas retenu par une fausse délicatesse… si cette somme ne vous suffit pas. – Je demanderai… davantage ; ma mère a raison… un fils de roi doit vivre en roi. Telle fut la réponse que fit l’Indien, avec une simplicité parfaite, sans paraître étonné le moins du monde de ces offres fastueuses ; et cela devait être : Djalma eût fait ce qu’on faisait pour lui, car l’on sait quelles sont les traditions de prodigue magnificence et de splendide hospitalité des princes indiens. Djalma avait été aussi ému que reconnaissant en apprenant qu’une femme l’aimait d’affection maternelle… Quant au luxe dont elle voulait l’entourer, il l’acceptait sans étonnement et sans scrupule. Cette résignation fut une autre déconvenue pour Rodin, qui avait préparé plusieurs excellents arguments pour engager l’Indien à accepter. – Voici donc ce qui est bien convenu, mon cher prince, reprit le jésuite ; maintenant, comme il faut que vous voyiez le monde, et que vous y entriez par la meilleure porte, ainsi que nous disions… un des amis de votre maternelle protectrice, M. le comte de Montbron, vieillard rempli d’expérience et appartenant à la plus haute société, vous présentera dans l’élite des maisons de Paris… – Pourquoi ne m’y présentez-vous pas, vous, mon père ? – Hélas ! mon cher prince, regardez-moi donc… dites-moi si ce serait là mon rôle… Non, non, je vis seul et retiré. Et puis, ajouta Rodin après un silence en attachant sur le jeune prince un regard pénétrant, attentif et curieux, comme s’il eût voulu le soumettre à une sorte d’expérimentation par les paroles suivantes, et puis, voyez-vous, M. de Montbron sera mieux à même que moi, dans le monde où il va… de vous éclairer sur les pièges que l’on pourrait vous tendre. Car vous avez aussi des ennemis… vous le savez, de lâches ennemis, qui ont abusé d’une manière infâme de votre confiance, qui se sont raillés de vous. Et comme malheureusement leur puissance égale leur méchanceté, il serait peut-être prudent à vous de tâcher de les éviter… de les fuir… au lieu de leur résister en face. Au souvenir de ses ennemis, à la pensée de les fuir, Djalma frissonna de tout son corps, ses traits devinrent tout à coup d’une pâleur livide ; ses yeux démesurément ouverts, et dont la prunelle se cercla ainsi de blanc, étincelèrent d’un feu sombre ; jamais le mépris, la haine, la soif de la vengeance, n’éclatèrent plus terribles sur une face humaine… Sa lèvre supérieure, d’un rouge de sang, laissant voir ses petites dents blanches et serrées, se retroussait mobile, convulsive, et donnait à sa physionomie, naguère si charmante, une expression de férocité tellement animale, que Rodin se leva de son fauteuil et s’écria : – Qu’avez-vous… prince ?… vous m’épouvantez ! Djalma ne répondit pas ; à demi penché sur son siège, ses deux mains crispées par la rage, appuyées l’une sur l’autre, il semblait se cramponner à l’un des bras du fauteuil, de peur de céder à un accès de fureur épouvantable. À ce moment, le hasard voulut que le bout d’ambre du tuyau de houka eût roulé sous son pied ; la tension violente qui contractait tous les nerfs de l’indien était si puissante, il était, malgré sa jeunesse et sa svelte apparence, d’une telle vigueur, que d’un brusque mouvement il pulvérisa le bout d’ambre malgré son extrême dureté. – Mais, au nom du ciel ! qu’avez-vous, prince ? s’écria Rodin. – Ainsi j’écraserai mes lâches ennemis ! s’écria Djalma, le regard menaçant et enflammé. Puis, comme si ces paroles eussent mis le comble à sa rage, il bondit de son siège, et alors, les yeux hagards, il parcourut le salon pendant quelques secondes, allant et venant dans tous les sens, comme s’il eût cherché une arme autour de lui, poussant de temps à autre une sorte de cri rauque, qu’il tâchait d’étouffer en portant ses deux poings crispés à sa bouche… tandis que ses mâchoires tressaillaient convulsivement… c’était la rage impuissante de la bête féroce altérée de carnage. Le jeune Indien était ainsi d’une beauté grande et sauvage : on sentait que ces divins instincts d’une ardeur sanguinaire et d’une aveugle intrépidité, alors exaltés à ce point par l’horreur de la trahison et de la lâcheté, dès qu’ils s’appliquaient à la guerre ou à ces chasses gigantesques de l’Inde, plus meurtrières encore que la bataille, devaient faire de Djalma ce qu’il était : un héros. Rodin admirait avec une joie sinistre et profonde la fougueuse impétuosité des passions de ce jeune Indien, qui, dans des circonstances données, devaient faire des explosions terribles. Tout à coup à la grande surprise du jésuite, cette tempête se calma. La fureur de Djalma s’apaisa presque subitement, parce que la réflexion lui en démontra bientôt la vanité. Alors, honteux de cet emportement puéril, il baissa les yeux. Sa figure resta pâle et sombre ; puis avec une tranquillité froide, plus redoutable encore que la violence à laquelle il venait de se laisser entraîner, il dit à Rodin : – Mon père, vous me conduirez aujourd’hui en face de mes ennemis. – Et dans quel but, mon cher prince ?… Que voulez-vous ? – Tuer ces lâches ! – Les tuer !!! Vous n’y pensez pas. – Faringhea m’aidera. – Encore une fois, songez donc que vous n’êtes pas ici sur les bords du Gange, où l’on tue son ennemi comme on tue le tigre à la chasse. – On se bat avec un ennemi loyal, on tue un traître comme un chien maudit, reprit Djalma avec autant de conviction que de tranquillité. – Ah ! prince… vous dont le père a été appelé le Père du Généreux, dit Rodin d’une voix grave, quelle joie trouverez-vous à frapper des êtres aussi lâches que méchants ? – Détruire ce qui est dangereux est un devoir. – Ainsi… prince… la vengeance ? – Je ne me venge pas d’un serpent, dit l’Indien d’une hauteur amère, je l’écrase. – Mais, mon cher prince, ici on ne se débarrasse pas de ses ennemis de cette façon ; si l’on a à se plaindre… – Les femmes et les enfants se plaignent, dit Djalma en interrompant Rodin ; les hommes frappent. – Toujours au bord du Gange, mon cher prince ; mais pas ici… Ici la société prend en main votre cause, l’examine, la juge, et, s’il y a lieu, punit… – Dans mon offense, je suis juge et bourreau… – De grâce, écoutez-moi : vous avez échappé aux pièges odieux de vos ennemis, n’est-ce pas ? Eh bien, supposez que cela ait été grâce au dévouement de la vénérable femme qui a pour vous la tendresse d’une mère ; maintenant, si elle vous demandait leur grâce, elle qui vous a sauvé d’eux… que feriez-vous ? L’Indien baissa la tête et resta quelques moments sans répondre. Profitant de son hésitation, Rodin continua : – Je pourrais vous dire : Prince, je connais vos ennemis ; mais dans la crainte de vous voir commettre quelque terrible imprudence, je vous cacherai leurs noms à tout jamais. Eh bien, non, je vous jure que, si la respectable personne qui vous aime comme un fils trouve juste et utile que je vous dise ces noms, je vous les dirai ; mais jusqu’à ce qu’elle ait prononcé, je me tairai. Djalma regarda Rodin d’un air sombre et courroucé. À ce moment, Faringhea entra et dit à Rodin : – Un homme, porteur d’une lettre, est allé chez vous… On lui a dit que vous étiez ici… Il est venu… Faut-il recevoir cette lettre ? il dit que c’est de la part de M. l’abbé d’Aigrigny… – Certainement, dit Rodin. Et puis il ajouta : – Si le prince le permet ? Djalma fit un signe de tête, Faringhea sortit. – Vous pardonnez, cher prince ? J’attendais ce matin une lettre fort importante ; comme elle tardait à venir, ne voulant pas manquer de vous voir, j’ai recommandé chez moi de m’envoyer cette lettre ici. Quelques instants après, Faringhea revint avec une lettre qu’il remit à Rodin ; après quoi le métis sortit.
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