Le Juif Errant

| 16.59 - Les amours de Faringhea

 

 

 

Djalma, on s’en souvient peut-être, lorsqu’il eut appris pour la première fois qu’il était aimé d’Adrienne, avait, dans l’enivrement de son bonheur, dit à Faringhea, dont il pénétrait la trahison :
 
– Tu t’es ligué avec mes ennemis, et je ne t’avais fait aucun mal… Tu es méchant parce que tu es sans doute malheureux… je veux te rendre heureux pour que tu sois bon ; veux-tu de l’or ! tu auras de l’or… veux-tu un ami ! tu es esclave, je suis fils de roi, je t’offre mon amitié.
 
Faringhea avait refusé l’or et paru accepter l’amitié du fils de Kadja-Sing.
 
Doué d’une intelligence remarquable, d’une dissimulation profonde, le métis avait facilement persuadé de la sincérité de son repentir, de sa reconnaissance et de son attachement un homme d’un caractère aussi confiant, aussi généreux que Djalma ; d’ailleurs, quels motifs celui-ci aurait-il eus de se défier désormais de son esclave devenu son ami !
 
Certain de l’amour de Mlle de Cardoville auprès de laquelle il passait chaque jour, il eût été défendu par la salutaire influence de la jeune fille contre les perfides conseils ou contre les calomnies du métis, fidèle et secret instrument de Rodin qui l’avait affilié à sa compagnie ; mais Faringhea, dont le tact était parfait, n’agissait pas légèrement ; ne parlait jamais au prince de Mlle de Cardoville, et attendait discrètement les confidences qu’amenait parfois la joie expansive de Djalma.
 
Très peu de jours après qu’Adrienne, par un tout-puissant effort de chaste volonté, eût échappé au contagieux enivrement de la passion de Djalma, le lendemain du jour où Rodin, certain du bon succès de la mission de Nini-Moulin auprès de la Sainte-Colombe, avait mis lui-même une lettre à la poste à l’adresse d’Agricol Baudoin, le métis, assez sombre depuis quelque temps, avait semblé ressentir un violent chagrin qui alla bientôt tellement empirant, que le prince, frappé de l’air désespéré de cet homme, qu’il voulait ramener au bien par l’affection et par le bonheur, lui demanda plusieurs fois la cause de cette accablante tristesse ; mais le métis, tout en remerciant le prince de son intérêt avec une reconnaissante effusion, s’était tenu dans une réserve absolue.
 
Ceci posé, on concevra la scène suivante.
 
Elle avait lieu, vers le milieu du jour, dans la petite maison de la rue de Clichy, occupée par l’Indien.
 
Djalma, contre son habitude, n’avait pas passé cette journée avec Adrienne. Depuis la veille, il avait été prévenu par la jeune fille qu’elle lui demanderait le sacrifice de ce jour entier, afin de l’employer à prendre les mesures nécessaires pour que leur mariage fût béni et acceptable aux yeux du monde, et que pourtant il demeurât entouré des restrictions qu’elle et Djalma désiraient. Quant aux moyens que devait employer Mlle de Cardoville pour arriver à ce résultat, quant à la personne si pure, si honorable, qui devait consacrer cette union, c’était un secret qui, n’appartenant pas seulement à la jeune fille, ne pouvait être encore confié à Djalma.
 
Pour l’Indien, depuis si longtemps habitué à consacrer tous ses instants à Adrienne, ce jour entier passé loin d’elle était interminable. Enfin, depuis la scène passionnée pendant laquelle Mlle de Cardoville avait failli succomber, elle avait, se défiant de son courage, prié la Mayeux de ne plus la quitter désormais : aussi l’amoureuse et dévorante impatience de Djalma était à son comble.
 
Tour à tour en proie à une agitation brûlante ou à une sorte d’engourdissement dans lequel il tâchait de se plonger pour échapper aux pensées qui lui causaient de si enivrantes tortures, Djalma était étendu sur un divan, son visage caché dans ses mains, comme s’il eût voulu échapper à une trop séduisante vision.
 
Tout à coup, Faringhea entra chez le prince sans avoir frappé à la porte, selon son habitude.
 
Au bruit que fit le métis en entrant, Djalma tressaillit, releva la tête et regarda autour de lui avec surprise ; mais, à la vue de cette physionomie pâle, bouleversée de l’esclave, il se leva vivement et, faisant quelques pas vers lui, s’écria :
 
– Qu’as-tu Faringhea ?
 
Après un moment de silence, et comme s’il eût cédé à une hésitation pénible, Faringhea, se jetant aux pieds de Djalma, murmura d’une voix faible, avec un accablement désespéré, presque suppliant :
 
– Je suis bien malheureux… ayez pitié de moi, monseigneur !
 
L’accent du métis fut si touchant, la grande douleur qu’il semblait éprouver donnait à ses traits, ordinairement impassibles et durs comme ceux d’un masque de bronze, une expression tellement navrante, que Djalma se sentit attendri et, se courbant pour relever le métis, lui dit avec affection :
 
– Parle, parle… la conscience apaise les tourments du cœur… Aie confiance, ami… et compte sur moi… l’ange me le disait il y a peu de jours encore : « L’amour heureux ne souffre pas de larmes autour de lui. »
 
– Mais l’amour infortuné, l’amour misérable, l’amour trahi… verse des larmes de sang, reprit Faringhea avec un abattement douloureux.
 
– De quel amour trahi parles-tu ? dit Djalma surpris.
 
– Je parle de mon amour… répondit le métis d’un air sombre.
 
– De ton amour ?… dit Djalma de plus en plus surpris ; non que le métis, jeune encore et d’une figure d’une sombre beauté, lui parût incapable d’inspirer ou d’éprouver un sentiment tendre, mais parce qu’il n’avait pas cru jusqu’alors cet homme capable de ressentir un chagrin aussi poignant.
 
– Monseigneur, reprit le métis : vous m’aviez dit : « Le malheur t’a rendu méchant… sois heureux, et tu seras bon… » Dans ces paroles… j’avais vu un présage ; on aurait dit que pour entrer dans mon cœur un noble amour attendait que la haine, que la trahison fussent sorties de ce cœur… Alors, moi, à demi sauvage, j’ai trouvé une femme belle et jeune qui répondait à ma passion ; du moins je l’ai cru… mais j’avais été traître envers vous, monseigneur, et, pour les traîtres, même repentants, il n’est jamais de bonheur… À mon tour, j’ai été trahi… indignement trahi.
 
Puis, voyant le mouvement de surprise du prince, le métis ajouta, comme s’il eût été écrasé de confusion :
 
– Grâce, ne me raillez pas… monseigneur ; les tortures les plus affreuses ne m’auraient pas arraché cet aveu misérable… mais vous, fils de roi, vous avez daigné dire à votre esclave : « Sois mon ami… »
 
– Et cet ami… te sait gré de ta confiance, dit vivement Djalma ; loin de te railler, il te consolera… Rassure-toi ; mais… te railler… moi !
 
– L’amour trahi… mérite tant de mépris, tant de huées insultantes !… dit Faringhea avec amertume. Les lâches mêmes ont le droit de vous montrer au doigt avec dédain… car dans ce pays la vue de l’homme trompé dans ce qui est l’âme de son âme, le sang de son sang… la vie de sa vie… fait hausser les épaules et éclater de rire…
 
– Mais es-tu certain de cette trahison ? répondit doucement Djalma.
 
Puis il ajouta avec une hésitation qui prouvait la bonté de son cœur :
 
– Écoute… et pardonne-moi de te parler du passé… Ce sera, d’ailleurs, de ma part, te prouver encore que je n’en garde contre toi aucun mauvais souvenir… et que je crois au repentir, à l’affection que tu me témoignes chaque jour… Rappelle-toi que moi aussi j’ai cru que l’ange qui est maintenant ma vie ne m’aimait pas… et pourtant cela est faux… Qui te dit que tu n’es pas, comme je l’étais, abusé par de fausses apparences ?…
 
– Hélas ! monseigneur… je le voudrais croire… mais je n’ose l’espérer… Dans ces incertitudes, ma tête s’est perdue, je suis incapable de prendre une résolution et je viens à vous, monseigneur.
 
– Mais qui a fait naître tes soupçons ?…
 
– Sa froideur, qui parfois succède à une apparente tendresse ; les refus qu’elle me fait au nom de ses devoirs… et puis…
 
Mais le métis ne continua pas, parut céder à une réticence et ajouta, après quelques minutes de silence :
 
– Enfin, monseigneur… elle raisonne mon amour… preuve qu’elle ne m’aime pas ou qu’elle ne m’aime plus.
 
– Elle t’aime peut-être davantage, si elle raisonne l’intérêt, la dignité de son amour.
 
– C’est ce qu’elles disent toutes, reprit le métis avec une ironie sanglante, en attachant un regard profond sur Djalma ; du moins ainsi parlent celles qui aiment faiblement ; mais celles qui aiment vaillamment ne montrent jamais cette outrageante méfiance… pour elles, un mot de l’homme qu’elles adorent est un ordre… elles ne se marchandent pas, pour se donner le cruel plaisir d’exalter la passion de leur amant jusqu’au délire, et de le dominer ainsi plus sûrement… Non, non, ce que leur amant leur demande, dût-il leur coûter la vie, l’honneur… elles l’accordent, parce que, pour elles, le désir, la volonté de leur amant est au-dessus de toute considération divine et humaine… Mais ces femmes… et celle qui me fait souffrir est de ce nombre… ces femmes rusées qui mettent leur méchant orgueil à dompter l’homme, à l’asservir, plus il est fier et impatient du joug ; ces femmes qui se plaisent à irriter en vain sa passion, en semblant parfois sur le point d’y céder… ces femmes sont des démons… elles se réjouissent dans les larmes, dans les tourments de l’homme fort qui les aime avec la malheureuse faiblesse d’un enfant. Tandis que l’on meurt d’amour à leurs pieds, ces perfides créatures, dans leurs blessantes méfiances, calculent habilement la portée de leur refus, car il ne faut pas tout à fait désespérer sa victime… Oh ! qu’elles sont froides et lâches auprès de ces femmes passionnées, valeureuses, qui, éperdues, folles d’amour, disent à l’homme qu’elles adorent : « Être à toi aujourd’hui… selon ton désir… à toi… tout à toi… et demain viennent pour moi l’abandon, la honte, la mort, que m’importe ! sois heureux… ma vie ne vaut pas une de tes larmes… »
 
Le front de Djalma s’était peu à peu assombri en écoutant le métis. Ayant gardé envers cet homme le secret le plus absolu sur les divers incidents de sa passion pour Mlle de Cardoville, le prince ne pouvait voir dans ces paroles qu’une allusion involontaire et amenée par le hasard aux enivrants refus d’Adrienne ; et pourtant Djalma souffrit un moment dans son orgueil en songeant qu’en effet, ainsi que le disait Faringhea, il était des considérations, des devoirs qu’une femme mettait au-dessus de son amour ; mais cette amère et pénible pensée s’effaça bientôt de l’esprit de Djalma, grâce à la douce et bienfaisante influence du souvenir d’Adrienne ; son front se rasséréna peu à peu et il répondit au métis qui, d’un regard oblique, l’observait attentivement :
 
– Le chagrin t’égare ; si tu n’as pas d’autre raison pour douter de celle que tu aimes… que ces refus, que ces vagues soupçons dont ton esprit ombrageux s’effarouche rassure-toi… tu es aimé… plus peut-être que tu ne le penses.
 
– Hélas ! puissiez-vous dire vrai, monseigneur ! répondit le métis avec accablement après un moment de silence et comme touché des paroles de Djalma ; et pourtant je me dis : « Il est donc pour cette femme quelque chose au-dessus de son amour pour moi ; délicatesse, scrupule, dignité, honneur… soit…, mais elle ne m’aime pas assez pour me sacrifier ses délicatesses, ses scrupules, sa dignité, son honneur… Il n’importe… je me dirai… après tout cela… vient peut-être le tour de mon amour.
 
– Ami, tu te trompes, reprit doucement Djalma, quoiqu’il eût encore ressenti une impression pénible aux paroles du métis ; oui, tu te trompes : plus l’amour d’une femme est grand, plus il est digne et chaste… c’est l’amour seul qui éveille ces scrupules, ces délicatesses. Il domine tout… au lieu d’être dominé par tout.
 
– Cela est juste, monseigneur… reprit le métis avec une ironie amère. Cette femme m’impose sa façon d’aimer, de me prouver son amour : c’est à moi de me soumettre…
 
Puis, s’interrompant tout à coup, le métis cacha son visage dans ses mains et poussa un long gémissement ; ses traits exprimaient un mélange de haine, de rage et de désespoir, à la fois si effrayant et si douloureux, que Djalma, de plus en plus ému, s’écria en saisissant la main du métis :
 
– Calme ces emportements, écoute la voix de l’amitié ; elle conjurera cette influence mauvaise… Parle… parle…
 
– Non… non, c’est trop affreux…
 
– Parle, te dis-je…
 
– Abandonnez un malheureux à son désespoir incurable…
 
– M’en crois-tu capable ? dit Djalma avec un mélange de douceur et de dignité qui parut faire impression sur le métis.
 
– Hélas ! reprit-il en hésitant encore, vous le voulez, monseigneur ?
 
– Je le veux.
 
– Eh bien… je ne vous ai pas tout dit… car, au moment de cet aveu… la honte… la peur de la raillerie m’ont retenu… vous m’avez demandé quelles raisons j’avais de croire à une trahison… je vous ai parlé de vagues soupçons… de refus… de froideur… ce n’était pas tout ; ce soir… cette femme…
 
– Achève… achève…
 
– Cette femme… a donné un rendez-vous… à l’homme qu’elle me préfère…
 
– Qui t’a dit cela ?
 
– Un étranger à qui mon aveuglement a fait pitié.
 
– Et si cet homme te trompait… se trompait ?
 
– Il m’a offert des preuves de ce qu’il avançait.
 
– Quelles preuves ?…
 
– De me rendre ce soir témoin de ce rendez-vous. « Il se peut, m’a-t-il dit, que cette entrevue ne soit pas coupable, malgré les apparences contraires. Jugez-en par vous-même, a ajouté cet homme, ayez ce courage, et vos cruelles indécisions cesseront. »
 
– Et qu’as-tu répondu ?
 
– Rien, monseigneur, j’avais la tête perdue, comme maintenant ; c’est alors que j’ai songé à vous demander conseil…
 
Puis, faisant un geste de désespoir, le métis reprit d’un air égaré avec un éclat de rire sauvage :
 
– Un conseil… un conseil… c’est à la lame de mon kanjiar que je devais le demander… Elle m’aurait dit : « Du sang… du sang. »
 
Et le métis porta convulsivement la main à un long poignard attaché à sa ceinture.
 
Il est une sorte de contagion funeste, fatale, dans certains emportements. À la vue des traits de Faringhea bouleversés par la jalousie et par la fureur, Djalma tressaillit ; il se souvenait de l’accès de rage insensée dont il s’était senti possédé lorsque la princesse de Saint-Dizier avait défié Adrienne de nier qu’on eût trouvé caché dans sa chambre Agricol Baudoin, son amant prétendu.
 
Mais à l’instant rassuré par le maintien fier et digne de la jeune fille, Djalma n’avait bientôt éprouvé qu’un souverain mépris pour cette horrible calomnie, à laquelle Adrienne n’avait pas même daigné répondre. Deux ou trois fois cependant, ainsi qu’un éclair sillonne par hasard le ciel le plus pur et le plus radieux, le souvenir de cette indigne accusation avait traversé l’esprit de l’Indien comme un trait de feu, mais s’était presque aussitôt évanoui au milieu de la sérénité de son bonheur et de son ineffable confiance dans le cœur d’Adrienne.
 
Ces souvenirs et ceux des refus passionnés de la jeune fille, en attristant quelques instants Djalma, le rendirent cependant encore plus pitoyable envers Faringhea qu’il ne l’eût été sans ce rapprochement secret et étrange entre la position du métis et la sienne.
 
Sachant par lui-même à quel délire peut vous pousser une fureur aveugle, voulant continuer à dompter le métis à force d’affection et de bonté, Djalma lui dit d’une voix grave et douce :
 
– Je t’ai offert mon amitié… je veux agir avec toi selon cette amitié.
 
Mais le métis, semblant en proie à une sourde et muette fureur, les yeux fixes, hagards, ne parut pas entendre Djalma. Celui-ci, posant sa main sur l’épaule du métis, reprit :
 
– Faringhea… écoute-moi…
 
– Monseigneur, dit le métis en tressaillant brusquement comme s’il se fût éveillé en sursaut, pardon… mais…
 
– Dans les angoisses où de cruels soupçons te jettent… ce n’est pas à ton kanjiar que tu dois demander conseil… c’est à ton ami… et je te l’ai dit, je suis ton ami.
 
– Monseigneur…
 
– À ce rendez-vous… qui te prouvera, dit-on, l’innocence… ou la trahison de celle que tu aimes… à ce rendez-vous… il faut aller…
 
– Oh ! oui, dit le métis d’une voix sourde et avec un sourire sinistre, oui… j’irai…
 
– Mais tu n’iras pas seul !…
 
– Que voulez-vous dire, monseigneur ? s’écria le métis ; qui m’accompagnera ?…
 
– Moi…
 
– Vous, monseigneur ?
 
– Oui… pour t’épargner un crime peut-être… car je sais… combien le premier mouvement de colère est souvent aveugle et injuste…
 
– Mais aussi… le premier mouvement nous venge ! reprit le métis avec un sourire cruel.
 
– Faringhea… cette journée est à moi tout entière : je ne te quitte pas… dit résolument le prince. Ou tu n’iras pas à ce rendez-vous… ou je t’y accompagnerai.
 
Le métis, paraissant vaincu par cette généreuse insistance, tomba aux pieds de Djalma, prit sa main, qu’il porta respectueusement d’abord à son front, puis à ses lèvres, et dit :
 
– Monseigneur… il faut être généreux jusqu’au bout et me pardonner.
 
– Que veux-tu que je te pardonne ?
 
– Avant de venir auprès de vous… ce que vous m’offrez… j’avais eu l’audace de songer à vous le demander… Oui, ne sachant pas où pourrait m’emporter ma fureur… j’avais songé à vous demander cette preuve de bonté que vous n’accorderiez pas peut-être à vos égaux… mais, ensuite, je n’ai plus osé… J’ai aussi reculé devant l’aveu de la trahison que je redoute, et je suis seulement venu vous dire que j’étais bien malheureux… parce qu’à vous seul… au monde… je pouvais le dire.
 
On ne peut rendre la simplicité presque candide avec laquelle le métis prononça ces mots, l’accent pénétrant, attendri, mêlé de larmes, qui succéda à son emportement sauvage.
 
Djalma, vivement ému, lui tendit la main, le fit relever, et lui dit :
 
– Tu avais le droit de me demander une preuve d’affection. Je suis heureux de t’avoir prévenu… Allons… courage !… espère… À ce rendez-vous je t’accompagnerai, et si j’en crois mes vœux… de fausses apparences t’auront trompé.
 
Lorsque la nuit fut venue, le métis et Djalma, enveloppés de manteaux, montèrent dans un fiacre. Faringhea donna au cocher l’adresse de la maison de la Sainte-Colombe.