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| 16.27 - Le rendez-vous.
Le lendemain de la mission remplie par Dupont auprès de Djalma, celui-ci se promenait à pas impatients et précipités dans le petit salon indien de la rue Blanche ; cette pièce communiquait, on le sait, avec la serre chaude où Adrienne lui avait apparu pour la première fois. Il avait voulu, en souvenir de ce jour, s’habiller comme il était lors de cette entrevue : il portait donc une tunique de cachemire blanc, avec un turban cerise et une ceinture de la même couleur ; ses guêtres de velours incarnat, brodées d’argent, dessinaient le galbe fin et pur de sa jambe, et s’échancraient sur une petite mule de maroquin blanc à talon rouge. Le bonheur a une action si instantanée, et pour ainsi dire tellement matérielle, sur les organisations jeunes, vivaces et ardentes, que Djalma, la veille encore morne, abattu, désespéré, n’était plus reconnaissable. Une teinte livide ne ternissait plus l’or pâle de son teint mat et transparent. Ses larges prunelles, naguère voilées comme le seraient des diamants noirs par une vapeur humide, brillaient alors d’un doux éclat au milieu de leur orbe nacré ; ses lèvres, longtemps pâlies, étaient devenues d’un coloris aussi vif, aussi velouté, que les plus belles fleurs de son pays. Tantôt, interrompant sa marche précipitée, il s’arrêtait tout à coup, tirant de son sein un petit papier soigneusement plié, et le portait à ses lèvres avec une folle ivresse ; alors, ne pouvant contenir les élans de son bonheur, une espèce de cri de joie mâle et sonore s’échappait de sa poitrine, et d’un bond le prince était devant la glace sans tain qui séparait le salon de la serre chaude où, pour la première fois, il avait vu Mlle de Cardoville. Singulière puissance du souvenir, merveilleuse hallucination d’un esprit dominé, envahi, par une pensée unique, fixe, incessante : bien des fois Djalma avait cru voir, ou plutôt il avait réellement vu l’image adoré d’Adrienne lui apparaître à travers cette nappe de cristal ; et bien plus, l’illusion avait été si complète que, les yeux ardemment fixés sur la vision qu’il évoquait, il avait pu, à l’aide d’un pinceau imbibé de carmin[1], suivre et tracer avec une étonnante exactitude la silhouette de l’idéale figure que le délire de son imagination présentait à sa vue. C’était devant ces lignes charmantes, rehaussées du carmin le plus vif, que Djalma venait de se mettre en contemplation profonde, après avoir lu et relu, porté et reporté vingt fois à ses lèvres la lettre qu’il avait reçue la veille au soir des mains de Dupont. Djalma n’était pas seul, Faringhea suivait tous les mouvements du prince d’un regard subtil, attentif et sombre ; se tenant respectueusement debout dans un coin du salon, le métis semblait occupé à déplier et étendre le bedej de Djalma, espèce de burnous en étoffe de l’Inde, de tissu léger et soyeux, dont le fond brun disparaissait presque entièrement sous des broderies d’or ou d’argent d’une délicatesse exquise. La figure du métis était soucieuse, sinistre. Il ne pouvait s’y méprendre ; la lettre de Mlle de Cardoville, remise la veille par M. Dupont à Djalma devait causer seule son enivrement, car, sans doute, il se savait aimé ; dans ce cas, son silence obstiné envers Faringhea, depuis que celui-ci était entré dans le salon, l’alarmait fort, et il ne savait comment l’interpréter. La veille, après avoir quitté M. Dupont dans un état d’anxiété facile à comprendre, le métis était revenu en hâte vers le prince, afin de juger l’effet produit par la lettre de Mlle de Cardoville ; mais il trouva le salon fermé. Il frappa, personne ne lui répondit. Alors, quoique la nuit fût avancée, il expédia en toute hâte une note à Rodin, dans laquelle il lui annonçait et la visite de M. Dupont et le but probable de cette visite. Djalma avait, en effet, passé la nuit dans des emportements de bonheur et d’espoir, dans une fièvre d’impatience impossible à rendre. Au matin seulement, rentrant dans sa chambre à coucher, il avait pris quelques moments de repos et s’était habillé seul. Plusieurs fois, mais en vain, le métis avait discrètement frappé à la porte de l’appartement de Djalma ; vers les midi et demi seulement, celui-ci avait sonné pour demander que sa voiture fût prête à deux heures et demie. Faringhea s’étant présenté, le prince lui avait donné cet ordre sans le regarder et comme s’il eût parlé à tout autre de ses serviteurs. Était-ce défiance, éloignement ou distraction de la part du prince ? telles étaient les questions que se posait le métis avec une angoisse croissante, car les desseins dont il était l’instrument le plus actif, le plus immédiat, pouvaient être ruinés au moindre soupçon de Djalma. – Oh !… les heures… les heures… qu’elles sont lentes !… s’écria tout à coup le jeune Indien d’une voix basse et palpitante. – Mes heures sont bien longues, disiez-vous avant-hier encore, monseigneur… Et, en prononçant ces mots, Faringhea s’approcha de Djalma, afin d’attirer son attention. Voyant qu’il n’y réussissait pas, il fit quelques pas de plus, et reprit : – Votre joie semble bien grande, monseigneur ; faites-en connaître le sujet à votre pauvre et fidèle serviteur, afin qu’il puisse s’en réjouir avec vous. S’il avait entendu les paroles du métis, Djalma n’en avait écouté aucune, il ne répondit pas ; ses grands yeux noirs nageaient dans le vide, il semblait sourire avec adoration à une vision enchanteresse, les deux mains croisées sur la poitrine, ainsi que les placent, pour prier, les gens de son pays. Après quelques instants de cette sorte de contemplation, il dit : – Quelle heure est-il ? Mais il semblait plutôt se faire cette demande à lui-même qu’à un tiers. – Il est bientôt deux heures, monseigneur, dit Faringhea. Djalma, après avoir entendu cette réponse, s’assit et cacha sa figure dans ses mains, comme pour se recueillir et s’absorber complètement dans une ineffable méditation. Faringhea, poussé à bout par ses inquiétudes croissantes et voulant à tout prix attirer l’attention de Djalma, s’approcha de lui, et presque certain de l’effet des paroles qu’il allait prononcer, il lui dit d’une voix lente et pénétrante : – Monseigneur… ce bonheur qui vous transporte, vous le devez, j’en suis sûr, à Mlle de Cardoville. À peine ce nom fut-il prononcé que Djalma tressaillit, bondit sur son fauteuil, se leva, et regardant le métis en face, il s’écria comme s’il n’eût fait que de l’apercevoir : – Faringhea… tu es ici !… Que veux-tu ? – Votre fidèle serviteur partage votre joie, monseigneur. – Quelle joie ? – Celle que vous cause la lettre de Mlle de Cardoville, monseigneur. Djalma ne répondit pas, mais son regard brillait de tant de bonheur, de tant de sécurité, que le métis se sentit complètement rassuré ; aucun nuage de défiance ou de doute, si léger qu’il fût, n’obscurcissait les traits radieux du prince. Celui-ci, après quelques moments de silence, releva sur le métis ses yeux à demi voilés d’une larme de joie, et répondit avec l’expression d’un cœur qui déborde d’amour et de félicité : – Oh ! le bonheur… le bonheur… c’est grand et bon comme Dieu… c’est Dieu… – Ce bonheur vous était dû, monseigneur, après tant de souffrances… – Quand cela !… Ah ! oui, autrefois, j’ai souffert ; autrefois aussi j’ai été à Java… Il y a des années de cela… – D’ailleurs, monseigneur, cet heureux succès ne m’étonne pas. Que vous ai-je toujours dit ? ne vous désolez pas… feignez un violent amour pour une autre, et cette orgueilleuse jeune fille… À ces mots, Djalma jeta un coup d’œil si perçant sur le métis que celui-ci s’arrêta court ; mais le prince lui dit avec la plus affectueuse bonté : – Continue… je t’écoute… Puis, appuyant son menton dans sa main et son coude sur son genou, il attacha sur Faringhea un regard profond, mais d’une douceur tellement ineffable, tellement pénétrante, que Faringhea, cette âme de fer, se sentit un instant troublé par un léger remords. – Je disais, monseigneur, reprit-il, qu’en suivant les conseils de votre esclave… qui vous engageait à feindre un amour passionné pour une autre femme, vous avez amené Mlle de Cardoville, si fière, si orgueilleuse, à venir à vous… Ne vous l’avais-je pas prédit ? – Oui… tu l’avais prédit, répondit Djalma, toujours accoudé, toujours examinant le métis avec la même attention, avec la même expression de suave bonté. La surprise de Faringhea augmentait ; ordinairement le prince, sans le traiter avec moins de dureté, conservant du moins avec lui les traditions quelque peu hautaines et impérieuses de leur pays commun, ne lui avait jamais parlé avec cette douceur ; sachant tout le mal qu’il avait fait au prince, défiant comme tous les méchants, le métis crut un moment que la bienveillance de son maître cachait un piège, aussi continua-t-il avec moins d’assurance : – Croyez-moi, monseigneur, ce jour, si vous savez profiter de vos avantages, ce jour vous consolera de toutes vos peines, et elles ont été grandes, car hier encore… bien que vous ayez la générosité de l’oublier, et c’est un tort, hier encore vous souffriez affreusement ; mais vous n’étiez pas seul à souffrir… cette fière jeune fille aussi… a souffert. – Tu crois ! dit Djalma. – Oh ! bien sûr, monseigneur ; jugez donc, en vous voyant au théâtre avec une autre femme, ce qu’elle a dû ressentir… Si elle vous aimait faiblement, elle a été cruellement frappée dans son amour-propre… Si elle vous aimait avec passion, elle a été frappée au cœur… Aussi, lasse de souffrir, elle vient à vous… – De sorte que, de toutes façons, tu es certain qu’elle a souffert… beaucoup souffert. Et cela ne t’apitoie pas ! dit Djalma d’une voix contrainte, mais toujours avec un accent rempli de douceur… – Avant de songer à plaindre les autres, monseigneur, je songe… à vos peines… et elles me touchent trop pour qu’il me reste quelque pitié pour autrui… ajouta hypocritement Faringhea : l’influence de Rodin avait déjà modifié le phansegar. – Cela est étrange… dit Djalma en se parlant à lui-même et jetant sur le métis un regard plus profond encore, mais toujours rempli de bonté. – Qu’est-ce qui est étrange, monseigneur ? – Rien. Mais, dis-moi, puisque tes avis m’ont si bien réussi pour le passé… que penses-tu de l’avenir ?… – De l’avenir, monseigneur ? – Oui… Dans une heure… je vais être auprès de Mlle de Cardoville. – Cela est grave, monseigneur… l’avenir dépend de cette première entrevue. – C’est à quoi je pensais tout à l’heure. – Croyez-moi, monseigneur… les femmes ne se passionnent jamais que pour l’homme hardi qui leur épargne l’embarras de refus. – Explique-toi mieux. – Eh bien, monseigneur, elles méprisent l’amant timide et langoureux qui, d’une voix humble, demande ce qu’il doit ravir… – Mais je vois aujourd’hui Mlle de Cardoville pour la première fois. – Vous l’avez vue mille fois dans vos rêves, monseigneur, et elle aussi vous a vu dans ses rêves, puisqu’elle vous aime… Il n’y a pas une de vos pensées d’amour qui n’ait eu de l’écho dans son cœur… Toutes vos ardentes adorations pour elle, elle les a ressenties pour vous. L’amour n’a pas deux langages, et, sans vous voir, vous vous êtes dit… tout ce que vous aviez à vous dire… Maintenant… aujourd’hui même, agissez en maître… elle est à vous. – Cela est étrange… étrange, dit Djalma une seconde fois en ne quittant pas des yeux Faringhea. Se méprenant sur le sens que le prince attachait à ces mots, le métis reprit : – Croyez-moi, monseigneur, si étrange que cela vous semble, cela est sage… Rappelez-vous le passé… Est-ce en jouant le rôle d’un amoureux timide… que vous avez amené à vos pieds cette orgueilleuse jeune fille, monseigneur ? Non, c’est en feignant de la dédaigner pour une autre femme… Ainsi, pas de faiblesse… le lion ne soupire pas comme le faible tourtereau ; ce fier sultan du désert n’a pas souci de quelques mugissements plaintifs de la lionne… encore moins courroucée que reconnaissante de ses rudes et sauvages caresses ; aussi, bientôt soumise, heureuse et craintive, elle rampe sur la trace de son maître. Croyez-moi, monseigneur, osez… osez… et aujourd’hui vous serez le sultan adoré de cette jeune fille dont tout Paris admire la beauté… Après quelques minutes de silence, Djalma, secouant la tête avec une expression de tendre commisération, dit au métis… de sa voix douce et sonore : – Pourquoi me trahir ainsi ? Pourquoi me conseiller ainsi méchamment d’employer la violence, la terreur, la surprise… envers un ange de pureté… que je respecte comme ma mère ? N’est-ce donc pas assez pour toi de t’être dévoué à mes ennemis, à ceux qui m’ont poursuivi jusqu’à Java ? Djalma, l’œil sanglant, le front terrible, le poignard levé, se fût précipité sur le métis, que celui-ci eût été moins surpris, peut-être moins effrayé qu’en entendant Djalma lui parler de sa trahison avec cet accent de doux reproche. Faringhea recula vivement d’un pas, comme s’il eût cherché à se mettre en défense. Djalma reprit avec la même mansuétude : – Ne crains rien… hier, je t’aurais tué… je te l’assure… mais aujourd’hui, l’amour heureux me rend équitable et clément ; j’ai pour toi de la pitié sans fiel, je te plains. Tu dois avoir été bien malheureux… pour être devenu si méchant. – Moi, monseigneur ! dit le métis avec une stupeur croissante. – Mais tu as donc bien souffert, on a donc bien été impitoyable envers toi, pauvre créature que tu es impitoyable dans ta haine, et que la vue d’un bonheur comme le mien ne te désarme pas !… Vrai… en t’écoutant tout à l’heure, j’éprouvais pour toi une commisération sincère, en voyant la triste persévérance de ta haine. – Monseigneur, je ne sais… Et le métis, balbutiant, ne trouvait pas une parole à répondre. – Voyons, quel mal t’ai-je fait ? – Mais… aucun, monseigneur… répondit le métis. – Alors pourquoi me haïr ainsi ? pourquoi me vouloir du mal avec tant d’acharnement ?… N’était-ce pas assez de me donner le perfide conseil de feindre un honteux amour pour cette jeune fille que tu as amenée ici… et qui, lasse du misérable rôle qu’elle jouait près de moi, a quitté cette maison ? – Votre feint amour pour cette jeune fille… monseigneur, reprit Faringhea en reprenant peu à peu son sang-froid, a vaincu la froideur de… – Ne dis pas cela, reprit le prince avec la même douceur en l’interrompant ; si je jouis de cette félicité qui me rend compatissant envers toi, qui m’élève au-dessus de moi-même, c’est que Mlle de Cardoville sait maintenant que je n’ai pas un moment cessé de l’aimer, comme elle doit être aimée… avec adoration, avec respect ; toi, au contraire, en me conseillant comme tu l’as fait… ton dessein était de l’éloigner de moi à jamais ; tu as failli réussir. – Monseigneur… si vous pensez cela de moi… vous devez me regarder comme votre plus mortel ennemi… – Ne crains rien, te dis-je… je n’ai pas le droit de te blâmer… Dans le délire du chagrin, je t’ai écouté… j’ai suivi tes avis… je n’ai pas été ta dupe, mais ton complice… Seulement, avoue-le, me voyant à ta merci, abattu, désespéré, n’était-ce pas cruel à toi de me conseiller ce qui pouvait m’être le plus funeste au monde ? – L’ardeur de mon zèle m’aura égaré, monseigneur. – Je veux te croire… Mais pourtant aujourd’hui ?… encore des excitations mauvaises… tu as été sans pitié pour mon malheur… Ces délices du cœur où tu me vois plongé ne t’inspirent qu’un désir… celui de changer cette ivresse en désespoir. – Moi, monseigneur ? – Oui, toi… tu as pensé qu’en suivant tes conseils, je me perdrais, je me déshonorerais pour toujours aux yeux de Mlle de Cardoville… Voyons ? dis ? cette haine acharnée… pourquoi ? Encore une fois… que t’ai-je fait ? – Monseigneur, vous me jugez mal, et je… – Écoute-moi, je ne veux plus que tu sois méchant et traître ; je veux te rendre bon… Dans notre pays, on charme les serpents les plus dangereux, on apprivoise les tigres ; eh bien, je veux aussi te dompter, à force de douceur, toi qui es un homme… toi qui as un esprit pour te guider et un cœur pour aimer… Ce jour me donne un bonheur divin, tu béniras ce jour… Que puis-je pour toi ? que veux-tu ? de l’or ?… Tu auras de l’or… Veux-tu plus que de l’or… veux-tu un ami, dont l’amitié tendre te consolera, et, te faisant oublier les chagrins qui t’ont rendu méchant, te rendra bon ?… Quoique fils de roi, veux-tu que je sois cet ami ? je le serai… oui… malgré le mal… non… à cause du mal que tu m’as fait… je serai pour toi un ami sincère, heureux de me dire : Le jour où l’ange m’a dit qu’elle aimait, mon bonheur a été bien grand : le matin j’avais un ennemi implacable ; le soir, sa haine s’était changée en amitié… Va, crois-moi, Faringhea, le malheur fait les méchants, le bonheur fait les bons : sois heureux. À ce moment, deux heures sonnèrent. Le prince tressaillit ; c’était le moment de partir pour son rendez-vous avec Adrienne. L’admirable figure de Djalma encore embellie par la douce et ineffable expression dont elle s’était animée en parlant au métis, sembla s’illuminer d’un rayon divin. S’approchant de Faringhea, il lui tendit la main avec un geste rempli de mansuétude et de grâce, en lui disant : – Ta main… Le métis, dont le front était baigné d’une sueur froide, dont les traits étaient pâles, altérés, presque décomposés, hésita un instant ; puis, dominé, vaincu, fasciné, il tendit en frissonnant sa main au prince, qui la serra et lui dit à la mode de son pays : – Tu mets loyalement ta main dans la main d’un ami loyal… cette main sera toujours ouverte pour toi… Adieu, Faringhea… je me sens maintenant plus digne de m’agenouiller devant l’ange. Et Djalma sortit, afin de se rendre chez Adrienne. Malgré sa férocité, malgré la haine impitoyable qu’il portait à l’espèce humaine, bouleversé par les nobles et clémentes paroles de Djalma, le sombre sectateur de Bohwanie se dit avec terreur : – J’ai touché sa main, il est maintenant sacré pour moi… Puis, après un moment de silence, et la réflexion lui venant sans doute, il s’écria : – Oui ; mais il n’est pas sacré pour celui qui, selon ce qu’on m’a répondu cette nuit, doit l’attendre à la porte de cette maison… Ce disant, le métis courut dans une chambre voisine qui donnait sur la rue, souleva un coin du rideau, et dit avec anxiété : – Sa voiture sort… l’homme s’approche… Enfer !… la voiture a marché, je ne vois plus rien.
[1] Quelques curieux possèdent de pareilles esquisses, produits de l’art indien, d’une naïveté primitive.
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